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Les villes butent souvent sur la question des standards quand elles veulent mettre en place des services. Il existe des solutions pour faire le lien entre l’ancien et le nouveau, dans le cadre d’un processus d’amélioration continu.

Avec la volonté d’inscrire ses développements dans une perspective « smart city », la ville de Bordeaux a lancé un appel d’offres pour connecter les infrastructures d’un quartier. Avec une exigence : que les différents services soient interopérables, qu’ils communiquent et qu’ils mettent leurs données en commun. Or, sur les huit groupements qui ont répondu, un seul s’est conformé à cette demande selon une enquête du Journal du Net

L’anecdote éclaire le déficit de dialogue qui peut exister sur cette question entre les collectivités et les industriels. « Lorsque des entreprises se mettront à perdre plusieurs marchés parce qu’elles refusent de permettre l’interopérabilité, les mentalités vont changer », juge Christophe Colinet, le chargé de mission ville intelligente à Bordeaux Métropole, cité par le JDN.

« La smart city est un processus d’amélioration continu des modes d’exploitation de la ville. Pas un big bang. »

Clémence Borezée, responsable d’affaires Smart City (VINCI Energies), confirme le diagnostic en citant l’exemple d’un syndicat d’énergie qui s’est vu proposer par une entreprise « une solution propriétaire, sans livraison des sources », et donc sans perspective d’interconnexion avec d’autres services à venir. « Il y a une réelle demande des villes qui veulent interfacer leur système, avec le désir de rendre interopérables plusieurs services », poursuit-elle tout en relativisant : « il s’agit d’un problème temporaire » qui ne doit pas bloquer les projets parce que « les questions de mobilité, de qualité de l’air, d’énergie nous demandent d’agir dès maintenant ».

« On peut avancer, et il faut avancer sans attendre les standards, ajoute-t-elle. Il faut simplement prévoir leur arrivée et leur insertion dans les systèmes de gestion intelligente des villes. » Alors, comment avancer ? « En bâtissant la smart city sur la ville actuelle, de manière efficiente, en optimisant les investissements passés, car il ne s’agit pas de partir de zéro, les villes ayant déjà toutes ou presque des systèmes produisant des données. »

Canberra, la smart city « in progress »

L’exemple de Canberra en Australie peut servir de repère, indique Clémence Borezée. Dans la capitale australienne, VINCI Energies a déployé un système combinant à la fois des luminaires LED intelligents, la mise en œuvre d’un réseau smart city et la gestion globale des infrastructures.

Dans cet ensemble, souligne-t-elle, « nous avons conservé le logiciel ancien de gestion du patrimoine afin de valoriser les investissements de la collectivité. Il sera remplacé plus tard, notre solution le permet : c’est du Lego. » « Ouverte, évolutive et sûre », la plateforme smart city est au cœur de la solution déployée à Canberra.

Baptisée BIM City, cette plateforme est « un trait d’union entre les solutions d’exploitation de la ville d’aujourd’hui et celles de demain », résume Jérémy Deville, chef d’entreprise Actemium Paris Transport (VINCI Energies), confiant dans la capacité des villes à avancer dès aujourd’hui vers les standards, sans geler leurs développements pour les attendre. Avant de conclure : « La smart city est un processus d’amélioration continu des modes d’exploitation de la ville. Pas un big bang. »

13/06/2019