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La gestion technique des monuments classés impose des contraintes liées à la fragilité des bâtiments. A Bruxelles, la société Edificio et VINCI Facilities Belgium se sont engagés dans un partenariat de dix ans.

Le facility management est-il applicable dans les bâtiments classés ? A Bruxelles, Edificio, gardienne de biens patrimoniaux d’exception, porte en tout cas une attention particulière à la gestion technique des lieux qu’elle entretient. L’entreprise, la seule agence événementielle et culturelle spécialisée dans l’organisation d’événements de qualité dans des lieux protégés, notamment le Concert Noble, élégante bâtisse datant de 1873. Cet édifice accueille aujourd’hui des événements privés et des manifestations culturelles (congrès, bals, concerts, diverses expositions, défilés de mode, etc.).

L’objectif d’Edificio est de préserver des bâtiments classés en déshérence pour leur redonner vie et les « rendre » au public, pour permettre à ce patrimoine d’avoir et d’être un présent. Or, la préservation de biens classés représente un investissement colossal. Les revenus générés par les journées portes ouvertes organisées dans les grandes demeures et châteaux privés, bien souvent, permettent à peine de financer la réparation des dégradations commises par les visiteurs.

« Il nous a fallu construire un modèle économique vertueux, nous permettant de faire vivre nos lieux pour générer des ressources à la hauteur de la mission que nous nous sommes fixée. Nous concevons et organisons dans les lieux que nous exploitons des événements dont les revenus nous servent à financer la préservation à l’identique des édifices. C’est ainsi que le Concert Noble et d’autres lieux vibrent aujourd’hui au gré de manifestations hors du commun », explique Didier Goffart, CEO d’Edificio.

Contrats cadres exigeants

Au-delà de l’importance des investissements requis pour financer leur préservation, le classement de bâtiments au titre de la richesse patrimoniale oriente nécessairement la teneur des prestations des différents corps de métier susceptibles d’intervenir sur place : artisans multiples, restauration, gardiens du temple (conciergerie), nettoyage, supervision et maintenance des réseaux, etc.

« Le classement n’oblige pas tant nos partenaires dans le contenu et les contours techniques de leur prestation que l’encadrement des modalités de leur intervention », explique Amaya Porto Gonzalez, facility manager, qui est sous la bonne garde de l’agence événementielle Edificio. Des contrats cadres égrainent sur une cinquantaine de pages les règles, contraintes, procédures, protocoles et autres interdits.

« Les prestataires doivent présenter un niveau de flexibilité compatible avec les exigences du patrimoine. »

En janvier 2021, VINCI Facilities Belgium a signé avec Edificio un contrat de facility management du Concert Noble portant sur un périmètre élargi de missions : maintenance, conduite, surveillance, dépannages, avec une promesse d’intervention 24 h/24.

« Les interventions techniques sur un bâtiment classé et donc protégé doivent nécessiter l’autorisation préalable des autorités régionales compétentes en matière patrimoniale. Et ce, accompagné d’un dialogue permanent avec notre stakeholder public. La concertation permanente avec la direction du Patrimoine culturel enrichit notre réflexion dans la recherche de solutions alliant la technique, la durabilité, l’efficience, l’esthétique et l’équilibre économique.

Il y a donc, pour nous comme pour notre partenaire en facility management, des enjeux très spécifiques de planification. Compte tenu du degré de qualité des événements programmés au Concert Noble, notre calendrier est tiré au cordeau. Concevoir une intervention technique est exclusivement envisageable grâce au respect scrupuleux du déroulé événementiel et culturel. Les prestataires doivent présenter un niveau de flexibilité compatible avec les exigences du patrimoine », développe Amaya Porto Gonzalez.

Prévenir les moindres rayures

La contractualisation avec le prestataire technique prévoit également une forte attente en matière de maintenance préventive. L’objectif est de limiter au maximum les déplacements sur site, pour prévenir le risque de dégradations, même infimes a priori : rayures sur les parquets, éraflures sur les lambris, salissures… Autant dire que pour intervenir sur le lieu, les experts de VINCI Facilities Belgium doivent montrer patte blanche… et chaussures immaculées.

« Nous choisissons des entreprises dont nous savons qu’au-delà de l’excellence de leurs services, elles ont parfaitement intégré le cahier des charges lié à la fragilité de ce type d’environnement. Ensuite, nous les accompagnons en les sensibilisant d’autant plus volontiers que les partenariats nous engagent dans la durée, en l’occurrence dix ans en pleine confiance avec Vinci Facilities », souligne Amaya Porto Gonzalez.

08/09/2022