Accéder directement au contenu de la page Accéder à la navigation principale Accéder à la recherche

Après l’année record de 2016, la modification du système de soutien à la construction des parcs éoliens en France ne devrait finalement pas ralentir le rythme des installations.

Avec 1 560 MW raccordés au réseau en 2016 en France, soit une augmentation des installations de plus de 45 % par rapport à l’année précédente, la filière éolienne pouvait savourer son succès et regarder avec confiance les années à venir. Mais ce bon chiffre, estime Benoit Pueyo, chef d’entreprise d’Omexom Renewable Energy Wind (VINCI Energies), traduisait en fait une accélération des constructions avant l’entrée dans une ère d’incertitude, marquée par un changement des règles du jeu imposé par la Commission européenne.

Dès lors, il était à craindre que la dynamique ne s’enraye. Et effectivement, en juillet 2017, FEE, l’association des professionnels de la filière éolienne, enregistrait un recul de 13 % du volume d’installation d’éoliennes au premier semestre 2017 par rapport à la même période de 2016.

Place au jeu du marché

Reflet de l’attentisme des entrepreneurs, ce ralentissement ponctuel, estime Benoit Pueyo, ne devrait pas remettre en cause le rythme de construction correspondant aux objectifs fixés par les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) créées par la loi de transition énergétique pour la croissance verte, soit une puissance installée de 15 GW fin 2018 et de 26 GW en 2023, pour l’option haute.

« Le marché des agrégateurs permet de garantir le prix du marché. Par conséquent, le modèle s’avère robuste. »

En mai 2016, la fin du mécanisme de prix de rachat de l’électricité éolienne garanti et son remplacement par un système laissant une plus grande place au jeu du marché auguraient une baisse des prix à venir, mais peut-être aussi, craignaient les professionnels, un ralentissement du déploiement.

En fait, l’évolution du dispositif de soutien à l’éolien vers le dispositif de complément de rémunération tout comme l’introduction des appels d’offres pour les installations de plus de six éoliennes ou d’éoliennes de 3 MW ne devraient pas avoir d’effet négatif sur la dynamique, estime Benoit Pueyo.

« On s’est aperçu que le marché des agrégateurs permettait de garantir le prix du marché, et que par conséquent le modèle s’avérait robuste », poursuit le chef d’entreprise d’Omexom Renewable Energy Wind.

Contraintes allégées, horizon dégagé

Par ailleurs, la loi sur la transition énergétique a allégé les contraintes administratives. Les producteurs n’ont plus qu’une unique demande d’autorisation à déposer pour installer des éoliennes, quand il fallait jusqu’alors déposer un dossier par administration.

Cet allègement administratif, poursuit Benoit Pueyo, a permis de lever les obstacles mis par des organismes comme Météo France ou l’Aviation civile, qui voyaient dans les éoliennes de possibles perturbateurs pour leurs instruments de mesure.

Enfin, dernier élément positif dans le tableau brossé par le chef d’entreprise d’Omexom Renewable Energy Wind, le passage à l’autorisation unique est aussi de nature à limiter le nombre de recours contre les constructions d’éoliennes. C’est peut-être là que réside le frein le plus sérieux, juge l’expert, précisant qu’un projet sur deux est contesté, souvent pour des raisons environnementales. Hormis ce nuage, l’horizon de l’éolien semble finalement dégagé et le rythme de construction de 1 à 2 GW par an correspondant à la loi de transition énergétique « devrait être maintenu », conclut Benoit Pueyo.

 

13/02/2018