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L’annonce spectaculaire de Veolia, fin 2017, décidant de migrer tout son système d’information (SI) vers le cloud public pose la question du schéma idéal pour les entreprises. Pour Axians, la bonne solution est un modèle hybride public-privé.

Fini les data centers privés, ces centres où se concentrent les systèmes d’information de l’entreprise, son actif intellectuel, ses données précieuses ? Pour être résolument moderne, l’entreprise devrait abandonner ses propres serveurs et transférer la totalité de ses datas et de ses applications sur le cloud public ?

La migration radicale annoncée fin 2017 par Veolia, qui a décidé de basculer rapidement tout son système d’information chez Amazon Web Service, va dans ce sens. Mais constitue-t-elle un modèle à suivre pour les entreprises ?

Pour Jean-Christophe Laissy, directeur des systèmes d’information (DSI) de Veolia, cité dans L’Usine digitale ,« le cloud public seul est la meilleure option pour répondre aux besoins grandissants d’agilité et d’innovation » des métiers du Groupe. Et d’ajouter deux arguments complémentaires pour expliquer cette stratégie : « changer le paradigme de la sécurité » et « réduire les coûts ».

« Il est indéniable que l’agilité et l’innovation passent par le cloud public dans un certain nombre de cas, note Yves Pellemans, CTO d’Axians France, marque de VINCI Energies. C’est pour cela qu’Axians préconise à ses clients d’adopter le cloud public pour certains usages tels que le développement, la mobilité, les accès portails Web, etc. »

Ouverts à toute entreprise désireuse d’y louer un espace et des fonctionnalités, le cloud public permet aux clients d’une entreprise, mais aussi à ses collaborateurs, d’accéder facilement aux services depuis un smartphone ou une tablette.

De plus, la multiplication des serveurs du cloud est particulièrement efficace pour gérer des pics d’activité, estime le CTO d’Axians France pour qui « le cloud public offre une réelle capacité de « scalabilité » pour le développement ».

« Cloud Act »

Mais attention, avertit Yves Pellemans, le cloud public n’est pas pour autant la panacée. Il n’est pas toujours souhaitable pour une entreprise, ni même possible, de faire migrer toutes les applications métier vers le cloud public. Dans certains cas, un cloud privé ou une solution IaaS (infrastructure as a service) pouvant être gérés par Axians sont préférables ou plus rentables.

Les acteurs états-uniens du cloud public, comme Amazon ou Microsoft, sont soumis au « Cloud Act », une loi américaine qui peut les contraindre à ouvrir leurs data centers aux autorités américaines, y compris les machines situées en Europe. Étant donné le nombre de discussions encore en cours sur ce sujet, il peut être prudent de stocker certaines données sensibles sur un cloud privé.

Bien qu’il offre des performances de sécurité « souvent bien supérieures à celles des réseaux privés » affirme de son côté Erik Lenten, CTO Axians International, c’est la position géographique des données qui pourrait faire pencher la balance vers un cloud privé.

Modèle hybride

La bonne solution, juge Yves Pellemans, est de « prendre le meilleur des deux mondes » : profiter de la scalabilité et la fonctionnalité du cloud public et bénéficier de la sûreté cloud privé (data center automatisé).  Nous constatons une transition évidente vers une plus grande consommation de cloud public à long-terme. Ainsi, ce modèle hybride a bel et bien sa place, complète Erik Lenten en évoquant le « edge computing » qui articule des objets connectés (IoT) avec le cloud.

Erik Lenten donne l’exemple du déploiement d’une surveillance vidéo 7/7 et 24/24 dans un grand nombre de stations services afin de détecter automatiquement les départs de feu et autres dangers, par le traitement algorithmique des images.

Extrêmement gourmande en ressources, la vidéo est ici stockée et traitée dans un cloud privé proche de la source (ce que l’on appelle « edge »), tandis que les seuls résultats de l’analyse en temps réel des images sont envoyés sur le cloud public.

« Le dosage du cocktail public-privé peut varier d’un pays à l’autre », admettent les deux experts, soulignant de concert l’intérêt qu’a l’entreprise à « prendre le meilleur des deux nuages ».

 

14/06/2018