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Les véhicules de livraison électriques arrivent à un point de basculement avec une technologie suffisamment bon marché pour rivaliser avec l’essence et le diesel. Une bonne nouvelle pour la planète alors que la décennie 2020 verra les achats en ligne s’envoler.

La pandémie de Covid-19 a imposé des contraintes économiques extrêmes avec notamment la fermeture sur une longue durée d’un très grand nombre de commerces. Une situation inédite qui s’est soldée par un recours accru aux achats en ligne, amplifiant une tendance à l’œuvre depuis plusieurs années.

La période post-épidémie n’échappera pas à une forte croissance des ventes sur Internet, avec leur corollaire : les émissions des camions de livraison qui pourraient, sans intervention, s’accroître de près d’un tiers sur cette décennie. Bonne nouvelle pour la planète : les véhicules de livraison électriques arrivent à un point de basculement avec une technologie et des coûts suffisamment bon marché pour qu’ils puissent véritablement rivaliser avec les camions et fourgonnettes à essence et diesel.

La Tesla des fourgonnettes

L’exemple de l’entreprise de logistique UPS est éclairant. Celle-ci a décidé de profiter de ce basculement en commandant 10 000 fourgonnettes électriques à Arrival, une start-up britannique spécialisée dans les véhicules électriques.

« Arrival est la Tesla des fourgonnettes. Elle arrive sur le marché avec une solution intégrée et complète qui challenge fortement les constructeurs et équipementiers traditionnels dont le modèle reste encore très largement adapté à une production de véhicules diesel et flex fuel », souligne Nick Chambers, chef d’entreprise d’Actemium Coventry.

« La mise en place d’une flotte de véhicules électriques nécessite le recours à un conseil qualifié. »

L’initiative d’UPS est d’autant plus notable que les véhicules utilitaires électriques sont encore très marginaux. En France, le plus gros marché en Europe, la part des véhicules utilitaires électriques était ainsi d’à peine 2 % en 2019.

« Problèmes d’autonomie, de disponibilité et de prix… Tout n’est pas encore tout à fait au point, mais cela devrait s’améliorer à moyen terme, notamment grâce aux progrès technologiques et à la baisse des prix », estime Nick Chambers.

L’expert d’Actemium Coventry rappelle toutefois que « la mise en place d’une flotte de véhicules électriques nécessite le recours à un conseil qualifié pour optimiser le processus de transition de sa flotte et l’installation d’une infrastructure de charge adéquate ».

Des véhicules moins chers que les diesel

Convaincu de ce mouvement, UPS est allé plus loin encore en acquérant, via sa société de capital-risque UPS Ventures, une part minoritaire d’Arrival qui a par ailleurs levé 111,5 millions de dollars auprès de Hyundai et Kia.

La promesse d’Arrival est pour le moins attractive puisqu’elle s’engage à proposer des véhicules moins chers que les diesel des concurrents.

UPS, qui teste déjà depuis quelques années divers véhicules alternatifs (vélos-cargos électriques, camionnettes fonctionnant au biométhane…), mise beaucoup sur les produits Arrival : sa commande auprès de la start-up représentera environ 10 % du total de sa flotte dans le monde.

Les prototypes devraient arriver au cours de cette année avant des livraisons plus conséquentes, de l’ordre d’au moins 2 000 véhicules par an, à partir de 2022.

Enfin, le transporteur compte aussi sur les opportunités numériques offertes par ce type de véhicules dotés de nombreux capteurs permettant d’améliorer la sécurité et, à terme, de tester la conduite automatisée.

14/01/2021