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L’aéroport de Nantes teste un système innovant de désinfection à base de rayons ultraviolets pour sécuriser et accélérer le passage des bagages à main lors des contrôles avant l’embarquement.

Restaurer la confiance est l’un des enjeux du transport aérien alors que s’installe sur le moyen-long terme le « vivre avec le virus ». Les aéroports sont en première ligne sur ce front-là, et tout particulièrement, le contrôle des bagages à main et des effets personnels qui ne voyagent pas en soute.

Dès septembre 2018, une étude de BMC Infectious Diseases, réalisée à l’aéroport d’Helsinki, a montré que les bacs en plastique du contrôle de sécurité étaient particulièrement infectés.

Pour résoudre ce problème, l’entreprise TG Concept (VINCI Energies) a développé une solution innovante de décontamination des bacs basée sur une gamme particulière de rayons ultraviolets. Pas ceux, bien connus, qui accélèrent le bronzage, mais des rayons ayant une longueur d’onde plus courte, les UV-C, qui mesurent de 100 à 300 nm.

Germicide, la lumière UV-C a la capacité de neutraliser bactéries et virus, dont le SARS-CoV-2 responsable de la Covid-19. Exposé à un rayonnement UV-C, le noyau du micro-organisme est atteint et la duplication de son ADN stoppée. Il perd alors son pouvoir de nuisance.

« Ce dispositif devrait contribuer à rétablir la sérénité des passagers comme des agents de sécurité et, ce faisant, fluidifier et accélérer le trafic. »

Le désinfecteur conçu par TG Concept est actuellement testé dans l’aéroport de Nantes (opéré par VINCI Airports), qui souhaite mesurer l’effet germinicide de l’appareil, mais aussi observer comment réagissent passagers et opérateurs.

« Si l’accueil par le public et par les salariés de l’aéroport est favorable, l’aéroport de Nantes devrait installer un désinfecteur sur la majorité de ses lignes de poste d’inspection filtrage », indique Pierre Varnier, chef d’entreprise de TG Concept. « Au-delà de l’élimination du risque contagieux, ce dispositif devrait contribuer à rétablir la sérénité des passagers comme des agents de sécurité et, ce faisant, fluidifier et accélérer le trafic. »

Module désinfectant

Le module conçu par TG Concept se présente sous forme d’un tunnel doté de lampes UV-C à travers lequel le bac va transiter, sur un tapis à bande, afin d’y être désinfecté. Après avoir cheminé sur le convoyeur et être passé par une machine à rayons X (détection d’objets douteux), le bac contenant le bagage est récupéré et vidé par le passager, puis revient automatiquement à son point de départ.

Désinfecté, il peut alors être utilisé par un autre passager et manipulé sans crainte par les opérateurs de contrôle. Les normes retenues par TG Concept sont largement calculées, indique Pierre Varnier : « Pour détruire le SARS-CoV-2, il faut une exposition du bac correspondant à 270 joules/m². Or notre système garantit une exposition du bac pendant 3,6 s, ce qui, avec la puissance des lampes, équivaut à une dose d’énergie d’environ 280 joules/m². »

« Les premiers tests effectués sur le site de TG Concept sont bons », ajoute le chef d’entreprise, et, s’ils sont validés par le site de Nantes, ils pourront être adoptés par d’autres aéroports.

L’inscription des désinfecteurs dans le paysage aéroportuaire pourrait se prolonger au-delà de la pandémie actuelle. Les comportements adoptés lors de l’épisode Covid-19 pourraient en effet rester acquis dans l’espace public, comme le besoin de se laver les mains et plus largement de « vivre avec » le risque sanitaire.

11/03/2021